A propos de l'EMDR...
L’EMDR — pour Eye Movement Desensitization and Reprocessing (désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires) — est une approche thérapeutique développée à la fin des années 1980 par Francine Shapiro.
Initialement reconnue pour son efficacité dans le traitement des traumatismes et du stress post-traumatique, elle est aujourd’hui utilisée pour apaiser et retraiter de nombreux vécus douloureux : phobies, anxiété, blocages émotionnels, souvenirs intrusifs, situations répétitives ou expériences difficiles ayant laissé une trace.
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L’EMDR aide aussi à dépasser des peurs projetées dans l’avenir, telles que parler en public, voyager ou affronter une situation anxiogène, en réduisant l’anticipation négative qui les accompagne.
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Cette méthode repose sur des stimulations bilatérales alternées (mouvements oculaires, tapotements ou stimulations auditives). Ces stimulations activent les capacités naturelles d’auto-guérison du cerveau et facilitent le retraitement des expériences perturbantes, permettant de diminuer leur charge émotionnelle et d’intégrer de nouvelles ressources plus adaptées.

Résultats, études et validation scientifique
L’EMDR est aujourd’hui une approche largement reconnue et validée par des instances nationales et internationales :
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L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande l’EMDR depuis 2013 comme l’un des traitements de première intention pour le stress post-traumatique.
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L’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) a évalué l’EMDR comme une méthode « hautement efficace » dans le traitement du trouble de stress post-traumatique (rapport 2004).
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La Haute Autorité de Santé (HAS) en France reconnaît également son efficacité clinique.
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De nombreuses méta-analyses montrent que l’EMDR peut réduire significativement les symptômes post-traumatiques en un nombre limité de séances, avec des effets durables dans le temps.
Bénéfices observés
Les études mettent en avant plusieurs effets majeurs :
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Diminution rapide de la charge émotionnelle liée à un souvenir traumatique.
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Atténuation des symptômes anxieux, phobiques, dépressifs ou somatiques.
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Restauration d’un sentiment de sécurité intérieure.
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Amélioration des capacités d’adaptation et de résilience.
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Intégration de nouvelles perceptions plus ajustées, permettant de sortir de schémas répétitifs.
L’EMDR n’efface pas l’événement vécu : il enlève ce qui fait mal et permet au souvenir de trouver une place apaisée.
Le protocole EMDR : déroulement et modalités d’accompagnement
L’EMDR repose sur un protocole structuré autour de 8 phases, permettant d’aborder les expériences perturbantes de manière progressive, contenante et sécurisée. Ces phases servent de fil conducteur à l’ensemble du processus :
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Évaluation de la demande et stabilisation
Comprendre le contexte, évaluer les ressources de la personne et s’assurer de la sécurité psychique. -
Identification des cibles
Sélection des souvenirs, situations ou sensations à retraiter. -
Stimulations bilatérales
Utilisation des mouvements oculaires ou des tapotements pour retraiter l’information. -
Intégration et apaisement
Vérification de la diminution de la charge émotionnelle et de l’installation de nouvelles ressources internes.
Les phases de stabilisation, de préparation et de définition des cibles se déroulent en séance de 45 minutes. Les phases impliquant les stimulations bilatérales (mouvements oculaires, tapotements, stimulations auditives) ainsi que la phase d’intégration, nécessitent une temporalité plus longue afin de garantir un travail complet et une fermeture sécurisée du processus. Elles se déroulent en séance de 60 minutes.
Il est possible d’accueillir des patients de manière ponctuelle pour travailler un sujet précis grâce à l’EMDR (par exemple : un accident, une phobie spécifique, un événement marquant).
Néanmoins, pour garantir un travail sécurisé et complet :
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je m’assure toujours qu’une psychothérapie de fond soit en cours ou en place,
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j’évalue avec la personne si un suivi thérapeutique est nécessaire avant ou après l’intervention EMDR.
L’EMDR peut donc venir compléter un parcours existant ou s’intégrer dans un accompagnement thérapeutique plus large, selon les besoins.
